Tempête

Tempête

 
Sur le sentier trempé, les pas se font plus lourds
Le vent souffle, siffle, gifle tout alentours
Les grands pins maritimes s'inclinent, se courbent,
Balayés par le tourbillons des bourrasques fourbes,
 
De l'autre côté du chemin, s'étend à l'infini
Un drap fripé, froissé d’indicibles plis ;
L'océan déchaîné, d'un mouvement incessant,
Galope intrépide, se cabre contre les vents,
 
La mer se soulève en vagues déferlantes
Elle gronde, gonfle, gondole d'une mouvance insolente,
Ouvrant et refermant ses flots si fugitifs
En paquets d'eau puissants, lourds et massifs,
 
Accourant du large, dans un bruit d'avalanche,
La lame éclabousse une écume neige blanche
Qui vient s'étendre, innocente écharpe de mousse,
Donnant à la fureur une allure plus douce,
 
Dans le ciel violacé, un vol de goélands
Semble tendre un filet pour arrêter le vent ;
Les bécasseaux rapides en bande rassemblées
Évitent agilement les rouleaux agités,
 
Au loin se dresse, dans un tissus de brume
Puis disparaît dans un fracas d'écume
Un grand colosse au squelette de pierres,
Phare qui guette de son œil lumière,
 
Là, minuscule face au ressac irascible,
J'hume les embruns de gouttelettes invisibles ;
L'air fouette mon visage d'un vent chargé de sel ;

A cet instant ne reste de moi que l’essentiel.



15/02/2020
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