L'Ecume des Jours
Je suis bien embêtée pour parler de ce film que j'attendais depuis plusieurs mois, je ne saurais le conseiller car il faut indéniablement une âme poétique pour savourer ce film et être inconditionnelle tout autant de Boris Vian que de Michel Gondry...
Après « Eternal Sunshine of the Spotless Mind », véritable bijou cinématographique, monument de l'imaginaire et du fantasque, perfection de poésie et de mélancolie, après la "Sciences des rêves", qui nous livre avec une excentricité débordante d'originalité, l'adaptation de l' Ecume des jours place Michel Gondry dans l'originalité féérique sans borne, plus inventive que jamais.
Le pari était osé et risqué en adaptant au cinéma le roman de Boris Vian, et il fallait un Michel Gondry, bidouilleur de génie, bricoleur d'effets spéciaux pour répondre à la poésie absurde, surréaliste et truffée d'amertume des maux du célèbre écrivain par une mise en scène aussi déjantée qu'inventive. Ce magicien du cinéma à l'imaginaire débordant et délirant a su faire vivre par une explosion d'inventivité et de technique la poésie et la magie, avec une intensité visuelle et émotionnelle.
Le film regorge d'objets imaginaires et de couleurs qui passe de l'arc en ciel au sépia pour finir en noir et blanc comme pour confirmer le propos du réalisateur sur l'évolution de son personnage principal.Les "choses" prennent indéniablement le dessus sur les personnages, respectant à la lettre l'esprit du livre : "les gens ne changent pas, ce sont les choses qui changent" (Boris Vian).