LECTURE


Avec les fées - Sylain Tesson

Sylvain  Tesson, à travers une écriture poétique,  sait capturer l'éphémère,  donner  sens et  beauté aux moments fugaces de la vie. Chaque page regorge de descriptions vivantes qui évoquent des images, des odeurs et des sons, et nous transportent en pays celtiques, de la Bretagne aux Pays de Galles, de l'Irlande àl 'Ecosse...un plaidoyer pour une vision plus émerveillée et respectueuse de la nature, un appel à redécouvrir la capacité d'émerveillement qui semble s'être perdue dans le monde moderne. Ce  livre est une méditation sur la beauté et le pouvoir de la nature, ainsi que sur notre relation avec elle. Tesson réfléchit sur la façon dont la modernité a érodé notre capacité à voir le merveilleux dans le monde qui nous entoure ...Une bouffée d'oxygène et d'embruns salés avec l'effet magique de Sylvain Tesson...Le souffle poétique d'un artiste des mots.


25/06/2025
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Les piliers de la mer - Sylvain Tesson

Sylvain Tesson sait nous prendre en cordée avec lui sur les stacks , ces piliers de roches détachés de la côte. On s'évade  avec lui , hors du temps, et l'on se délecte de la saveur et la beauté de cette langue française merveilleusement maîtrisée et de cette culture littéraire riche et foisonnante. On l'écoute  faire part de ses réflexions sur la vie, la mort et le monde. On le suit dans cette  escapade aventuro-poetique autour du monde avec  son esprit iconoclaste, les symboles d’anticonformisme, esthétique de la solitude, le refus de l’ordre social, la supériorité de l’esprit sur les choses. Un beau moment de lecture.

 

 


11/06/2025
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La doublure-Melissa Da costa

Mélissa Da Costa, avec ce roman, prend  un virage radical. « La doublure » est  un livre sombre et dérangeant... mais tellement captivant ! Un drame psychologique,  noir,  une descente aux enfers sur fond de paradis artificiels, de passion toxique, de désirs et de jeux de pouvoirs. On plonge dans la noirceur de l’âme humaine, entre folie, perversion, perversité et innocence bafouée. Le romantisme noir, exacerbation de la face sombre du romantisme, ne se retrouve pas uniquement dans les tableaux peints par une des héroïnes, il imprègne aussi complètement l’atmosphère du roman et l’histoire racontée.

L'écriture est belle, envoûtante, attachante.
Le livre est dur. Il décrit, sans concession, le côté face et paradisiaque des addictions suivi du côté pile avec son esclavage, ses effets physiques et psychiques dévastateurs. Cette oeuvre nous dévoile les conséquences cataclysmiques d'une passion poussée à son paroxysme par la cocaïne, l'alcool et le sexe.
Il n'y a plus ni bon ni méchant, il n'y a que des êtres qui se croyaient des dieux et qui comme Lucifer ont détourné leur regard de Dieu.

Sources de culture, les descriptions des oeuvres des peintres du romantisme noir permettent de plonger plus profondément  encore dans l'atmosphère anxiogène du roman.


03/06/2025
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Tout le bleu du ciel -Mélissa Da Costa

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"Tout le bleu du ciel" est un roman poignant écrit par Mélissa Da Costa, qui nous transporte dans un voyage hors du commun, tant sur le plan géographique que sur le plan émotionnel. L'histoire met en scène un jeune homme de 26 ans, atteint d'Alzheimer précoce, qui décide de partir pour un dernier périple à la recherche de compagnie et d'aventure. L'annonce qu'il poste sur Internet attire l'attention de Joanne, une jeune femme de 29 ans, qui se propose de l'accompagner dans cette aventure aussi imprévisible qu'émouvante. 

La bienveillance et la poésie se manifestent dans chaque chapitre de ce magnifique roman, le respect, la découverte de soi et des autres, la faculté à voir du beau autour de nous et en nous.. . On a à la fois hâte de connaître la suite et en même temps, de ralentir le temps qui passe parfois trop vite.
Tout simplement beau, profond et bouleversant.


21/09/2024
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LE REVEIL Laurent Gounelle

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Plus qu'un simple roman, ce livre dénonce au travers d'une histoire comparable à la crise sanitaire de ces deux dernières années le pouvoir des multinationales sur le monde et la manipulation des populations par les Etats,  organisations politiques ou religieuses  qui utilisent tous les mêmes leviers pour arriver à leurs fins. Un livre bien documenté (sources citées en fin de livre) qui tente de nous ouvrir les yeux sur les méfaits de la mondialisation et du contrôle sans cesse grandissant de l'Etat sur nos vies, contrôle toujours présenté "pour notre bien";

 Un éclairage sur la réalité de ce monde et l’aveuglement encore trop important des populations. Pour sauver notre peau, il va falloir se réveiller. 

J'ai aimé tout particulièrement les références philosophiques et les connaissances qu' apporte L. Gounelle sur le trilemme de Rodrik, la manipulation des masses par exemples.
Ce roman nous rappelle à quel point il est important d'apprendre, d'étudier, de remettre en question, pour garder une vision éclairée des évènements.

A lire absolument  pour comprendre ce qui se joue et surtout comment on se joue de nous...

 

11/07/2022
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Nous avons tué Stella-Marlen Haushofer

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Un roman que je n'ai pas pu lâcher avant la dernière page...Un texte court et décapant,intense en écriture, qui ordonne efficacement toutes les conventions bourgeoises et leurs justifications pour notre vie à abandonner les autres, à les laisser dans leurs problèmes, sans agir. 


02/07/2017
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"Les États d'âme : Un apprentissage de la sérénité"-Christophe André

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Un livre passionnant à plus d'un titre, écrit dans un langage clair et accessible et regorgeant d'exemples de recherches scientifiques  et de références littéraires.Un très juste équilibre, une harmonie, entre nos mouvements émotionnels  et l'observation de la réalité objective, le tout rédigé dans un langage vif et enlevé

Un ouvrage d'une grande densité, d'une ouverture d'esprit rare, loin des sectarismes, qui jamais ne prétend résoudre nos problèmes, mais qui propose une multitudes de pistes pour nous emmener sur les chemins de la sérénité. 

 

On sent la bienveillance et le désir de pédagogie de l'auteur. Merci à Christophe André et à Camille.


09/06/2014
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Les hommes à terre- Bernard Giraudeau

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Une écriture délicieuse, douce et forte dans  recueil de cinq histoires, comme le vent et les lames de fond de notre nature humaine Des hommes aux multiples attaches corroborant l’idée qu’«un marin à terre est un marin perdu. Celui qui pose son sac sur un quai n’aura que des souvenirs.»

Un récit touchant renforcé par le  verbe de Bernard Giraudeau, qui semble nous bercer tout comme le ressac.

 


28/09/2013
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Profanes de Jeanne Benameur

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Jeanne Benameur aborde au travers de ce roman de sujets profondément humains : les souvenirs, les regrets, les remords, la rédemption, l’espoir et le désespoir, la renaissance. Elle le fait avec de constantes références au caractère sacré de nos vies (rien à voir avec la religion) et des relations entre les êtres.

Un roman philosophique tout autant que poétique

." Un profane aussi à le droit de douter. Le doute n'est pas réservé aux croyants."

"J'ai besoin d'autres êtres humains, comme moi, doutant, s'égarant, pour m'approcher de ce que c'est que la vie."
"Petit à petit, chacun va se guérir auprès des autres"
" La vie de l'un peut éclairer la vie de l'autre."


13/09/2013
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Quelques-uns des cent regrets - Philippe Claudel

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  Une plume poétique où chaque phrase est un petit bijou qui étincelle au milieu d'un univers sombre, désillusionné, triste à l'image des personnages qui le peuplent...Une petite musique entêtante : souvent nostalgique, parfois morbide mais surtout profondément humaine.

 Philippe Claudel, avec des mots délicats qui s'assemblent dans une fluidité langoureuse, avec reserve et élégance et dans une langue magnifique dont il a le secret, aborde dans ce roman la difficulté des liens filiaux et  des secrets de familles qui font des destins.

 

Quatrième de couverture

«Elle portait des cheveux un peu plus longs que par le passé. Sa blondeur s'était mêlée d'argent. Son visage gardait la beauté simple qui en était la marque. À peine les rides l'avaient-elles tissé d'un mince réseau de blessures. Le temps s'était déposé en elle, avec sa fatigue et son poids, comme une poussière. Étaient-ce les années vécues sans la voir qui me faisaient la croire plus jeune qu'elle n'était en vérité ?» À la mort de sa mère, le narrateur revient sur les lieux de son enfance, dans une petite ville du Nord inondée par la crue d'une rivière. Durant les trois jours qu'il passera là, surgissent les figures disparues, celle de la mère bien sûr, jadis aimée plus que tout, et celle plus inquiétante du père absent dont la légende dit qu'il est mort dans une guerre lointaine. Roman poignant où, par petites touches, Philippe Claudel explore l'amour filial avec une extrême délicatesse et une surprenante réserve.

06/09/2013
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"J'ai tant rêvé de toi" Olivier et Patrick Poivre D'Arvor

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Depuis "Les enfants de l'aube", que je lisais à 18 ans, j'ai toujours beaucoup aimé l'écriture de Patrick Poivre D'Arvor, bien loin du personnage médiatique.

 

Dans ce roman à deux mains, les frères Poivre nous entraînent dans une intrigue psychologique , parsemée d'indices autobiographiques dignement distillés, et de références historiques .Réflexion sur le mensonge, la psychanalyse, la paternité et l'Histoire, J'ai tant rêvé de toi est un roman complexe, dérangeant et terriblement personnel. L'hommage appuyé à l'oeuvre du poète Robert Desnos, et le cadre inspiré de Prague, ajoutent à l'intérêt de l'ouvrage. Une  histoire, qui nous amène à fouiller les ressorts de l'âme et toujours, les mystères insondables du sentiment avec ce que cela comporte de lumineux parfois, d'obscur aussi.


04/08/2013
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Les heures dangereuses de Claire Gallois

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Cinquante ans est un âge très dangereux - et pas pour les raisons qu'on raconte. C'est l'ultime chance de comprendre quelque chose à sa vie. Pour une femme, cet âge est encore plus grave que pour un homme. La société actuelle l'exécute sans bruit si elle ne demeure pas désirable. Trop vieille pour être jeune, trop jeune pour être vieille, il lui faut d'urgence dresser un bilan de ce qui l'a construite jusque-là, et d'abord ses amours : les hommes, les enfants, les parents. Dis-moi qui tu as aimé, je te dirai qui tu es". Après, seulement, elle pourra affronter l'exil où va la reléguer la fin du désir des hommes. Après, seulement, elle pourra se tenir debout, droite, seule face à sa liberté.


27/07/2013
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Certaines n'avaient jamais vu la mer - Julie Otsuka


Du fond des âges et de l'oubli, l'auteur nous fait entendre les voix de dizaines, de centaines de jeunes japonaises, parfois à peine sortie de l'enfance, qui ont immigré aux Etats-Unis au début du 20ème siècle pour se marier avec des inconnus qui leur avaient vanté monts et merveilles et ne leur offriront pour la plupart que de tristes vies de labeur, de misère et d'oppression.

 

Une période peu connue et peu glorieuse des Etats-Unis.

Une écriture très originale et lyrique, où aucun personnage ne se distingue réellement.L'utilisation du "nous" et l'usage de la répétition à l'ouverture des paragraphes et parfois à chaque début de phrases créent une musique très particulière, un chant à la cadence enivrante et hypnotique .


12/07/2013
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"Juste avant"de Fanny Saintenoy


Très beau texte, souvent touchant et drôle, un style simple et coulé ,des moments d'émotions et de sourire, malgré la "gravité" du sujet traité. On se projette aisément en cette femme de 90 ans qui nous montre que la mort n'est pas une rupture, mais l'achèvement progressif d'une vie bien vécue, emplie de souvenirs. C'est aussi un portrait subjectif du siècle, entre grande et petite histoire, entre éclats de littérature et vie des femmes.


29/06/2013
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Au revoir Monsieur Friant de Philippe Claudel


Quelle vive émotion j'ai ressenti en savourant les mots sucrés amers de la si belle plume  de Philippe Claudel...

Les peintures d' Emile Friant, je les ai de nombreuses fois admirées aux musées des Beaux Arts de Nancy, restant saisie d'admiration devant ces atmosphères, ces sentiments, cette vie lorraine du 19ième siècle si raffinement peintes...

Mais Philippe Claudel, de par son écriture, a su les sublimer plus encore, il les a colorées de ses mots comme nul n'aurait pu le faire; mêlant les souvenirs de sa propre enfance de gamin de petites gens de l'est au bord du grand canal de Dombasle à la peinture de ce grand artiste nanceen, qui peu à peu s'est perdu dans la célébrité des cocktails et autres mondanités...c'est un dialogue, celui de l'écrivain se miroitant au grand peintre, un dialogue libre, poétique, mélancolique aussi.

J'ai savouré, j'ai dégusté, me suis imprégnée de chaque phrase me laissant emporter par la magie des mots et même sentie quelques larmes couler sur mes joues dans les dernières pages...

Merci encore Philippe Claudel, pour ces écrits et pour ces films dont chacun parvienne à me sentir vivante.

 

  "Il allait Dieu sait où, et moi je me dirigeais vers  nulle part, ce qui revenait peut-être au même".

 

 

... Le succès, s’il arrive, n’avive que des malentendus. Il nous perd. Friant eut 
trop tôt trop de succès. Et Friant vendit Friant, en somme. Le jeune homme
à vif se rendit sans doute compte que la Toussaint célébrait sa propre mort. 
Que son naissant succès mondain et salonnard signait son arrêt. 
Que la veuve
éplorée de Douleur se penchait moins sur la fosse d’un mari perdu que sur celle 
d’un talent exténué.
...

 

A quoi songe-t-elle donc cette jeune fille qui  ne le regarde déjà plus, qui ne lui sourit
plus, qui attend, dirait-on, que tout cela finisse, mais en douceur, sans larmes, sans 
cris, sans égarement ? …

... Les pelouses des bords de Meurthe se sont refroidies comme les cœurs, et ce
qui s’était noué dans la promesse d’un été rougeoyant s’est perdu à mesure qu’a 
faibli l’étouffement solaire.


 

"Emile Friant avec ses "Buveurs" m'a redonné cet ancêtre que je répugne à nommer, et je ne sais trop pourquoi - doit-on toujours savoir ? - mon arrière-grand-père (...). Il est là, contre un mur, un "petit pan de mur" (...) s'essuyant la moustache perlée de vinasse et passant le litre, la casquette débonnaire, le cul sur la terre, sans façon, en regardant son compagnon de fortune. Oui, c'est bien lui il me semble, la chaussure boueuse et le doigt sale, avec pour seul outil de travail le litron. Il y a non loin une pelle, une pioche et une charrette à bras, comme des insignes rejetés d'un labeur qu'on ignore, dont on se gausse, qu'on raille, et le petit chien roux, reproche vivant et jappeur, ou bien ami muet, indéfectible, à la truffe noire et trempée. (...)
L'ami d'un jour s'empare de la bouteille de vin. C'est elle seule qu'il regarde. Le monde a disparu et avec lui celui qui la lui tend, qui la lui donne, dans cet entraînement aussi complice que suicidaire. Anarchisme de la poussière et du gosier creux. Fraternité de la vinasse et du titubement diurne. Les deux compagnons se serrent les coudes et les lèvent. Plus rien n'existe en dehors de leur ivresse à venir. (...)
Je ne pense pas que Grand-Mère eût aimé ce tableau. On ne peut aimer les choses qui nous parlent si ouvertement de nos tares, et les ravivent en les fouaillant au grand jour. En les rendant de plus fort belles alors qu'elles sont, pour ceux qui les vivent ou en meurent, tout simplement sordides. (...)
Tout baigne dans une blondeur rassurante, humaine, chaleureuse, heureuse : le sol, les affiches illisibles sinon celle où l'on distingue le mot "bal" et qui suffit à ouvrir l'espace et le prolonger vers des guinguettes où le goujon frétille dans l'huile, tout enrubanné encore de farine poudreuse."
 


09/06/2013
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