J'entends aujourd'hui déjà parler de Patriot Act à la française... attention dans la pratique cette loi autorise les services de sécurité à accéder aux données informatiques détenues par les particuliers et les entreprises, sans autorisation préalable et sans en informer les utilisateurs.Y sont aussi modifiées, entre autres, les lois sur l'immigration, les lois d'opérations bancaires, Et ce n'est qu'un pan de cette loi. Il faut savoir de quoi on parle.
4 millions de personnes dans les rues en France ce 11 Janvier 2015. Alors à ceux qui critiquent cette manifestation, à ceux qui ne retiennent que la participation de membres de l'otan, de Merkel,du président ukrainien , de Netanyahu, ce n'est pas à leur côté que le peuple a marché, il s'est spontanément réuni dans l'émotion et la fraternité sans qu'aucun débordement n'ait été a déploré, avec leur coeur, sans discrimination et dans un élan intergénérationnel. Ces mêmes personnes qui critiquent, sont souvent les premiers à déplorer le manque d'engagement de ce même peuple, pointant sa non conscience et son manque de reflexion. Alors bien sûr ils brandissent la récupération et une fois de plus la non conscience du peuple s'en considérant sans doute avec peu d'humilité au dessus de celui ci. Mais ces mêmes personnes, qu'ont elles manifestées, de quelle manière ont elles dénoncé? une liberté de non expression... Alors bien sûr, la vigilance est de mise contre des lois sécuritaires à venir, et la réduction de nos libertés individuelles et d'un nouveau prétexte à une détestable mondialisation. Mais aujourd'hui, je n'ai pas vu des moutons ou chiens de Pavlov, mais des individualités réunies. J'aurais pour ma part été desespérée si de ce peuple et devant un tel drame , il n'y avait eu aucune reaction autre que derrière un écran et un clavier.
J'eus fort mal à comprendre qu'un autre ne puisse être qu'une passerelle aidant à progresser sur le chemin... Je préférais croire illusoirement à l'absolu et à l'infini des sentiments qui lient.
Aujourd'hui , j'ai admis que nous ne sommes que des passagers s'entrecroisant et laissant des petites traces nous aidant à évoluer sans cesse. Les plaisirs n'en sont pas moins partagés mais sans autre illusion que le moment vécu.Sans jeu et sans enjeu...
En ce moment mes filles étudient la révolution de 1789 déclenchée en outre, par une crise financière économique, sociale et frumentaire ...c'est bizarre, non? Cela me rappelle quelque chose mais je ne sais pas quoi...Ah oui la crise financière de l'autome 2008 avec la crise des subprimes,et qui continue de faire l'actualité en 2011, et accentue la crise sociale avec plus de 400 000 postes de travail détruits en un an, 3,6 millions de Français mal-logés ou sans abri., 8 millions de personnes en dessous du seuil de la pauvreté... Et les prix continuent à augmenter, à titre d'exemple, augementation d'environ 2% des loyers Hlm, les assurances habitation 5%,assurances auto 4,5%,les mutuelles 10%, les carburants 15%, EDF 4% ,Gaz 10% prévu en 2011 ... sans compter la baisse de remboursement sur les médicaments, l'augmentation régulière du forfait hospitalier, et une information qui est passée totalement inaperçue, plus de remboursement du tout pour les radios des poumons, du thorax et de l'abdomen depuis le 24 janvier 2011... ah oui aussi l'augmentation du temps de cotisation avec la magnifique réforme des retraites, Une seule chose n'augmente pas: nos salaires. Et comme si tout cela ne suffisait pas voici la crise frumentaire qui s'annonce avec une augmentation annoncée du blé, du maïs, du riz, des produits laitiers, du sucre et de la viande...ceci dû aux sécheresses et inondations qui frappe les récoltes à travers le monde... Tiens, c'est bizarre, cela me rappelle la leçon d'histoire de mes filles aujourd'hui!... Le peuple se révolte quand il a faim... Et il se pourrait bien que le peuple commence à avoir faim;
et pour finir qui peut me dire le nom de cette giganteste fleur que là bas on nomme le " desespoir des veuves" !!!
Le Chocolat d'hiver
On a 7 ans et il fait froid par chez moi, quand décembre est là à 16 heures 30 à la sortie des classes; le ciel blanc neige a laissé place à la nuit précoce de l'hiver. On s'emmitouffle, bonnet enfoncé, écharpe de laine tricotée, si justement appelé "cache-nez" et dans laquelle on respire pour sentir sur le bout du nez glacé un peu de chaleur recherchée...les mains dans les mouffles comme de petites marionnettes et un pull à grosse maille, juste un peu trop grand, le sac d'écolier suspendu dans le dos... on sautille plus qu'on ne marche pour réchauffer les pieds engourdis dans des chaussures de vieux cuir craquelé, plutot un peu juste pour le coup, mais on grandit si vite, à quoi bon racheter... on les usera bien encore jusqu'au printemps, alors elles auront fait leur temps...On court dans la grande rue, envie de se retrouver tout au chaud dans la maison accueillante puis longeant un muret alors qu'on est presque arrivé, voilà qu'on ralentit , laissant trainer une petite main emmoufflée sur la neige fraichement tombée... alors on façonne une petite boule bien ronde, consciencieusement, les gants sont mouillés et la neige se fait collante sur le point jersey des petites mouffles jacquard...et tout à coup avec quel plaisir on l'envoie tout en l'air, juste pour la voir s'éclater, s'émanter sur un autre mur et se répendre en eau au sol laissant juste la petite trace blanche de l'impact...deux, trois fois on renouvelle l'opération, lançant la petite boule toujours plus haut, toujours de plus loin... on ne s'est même pas rendu compte que déjà la maison était là, et le bonhomme de neige, confectionné le jeudi, trône au beau mileu de la cour, avec sa carotte en guise de nez, ses deux petits morceaux de charbon qui lui font des yeux petillants, le vieux chapeau de grand père retrouvé au grenier pour l'abriter... ah il est fier, le bonhomme de ne pas avoir encore fondu... en passant près du grand sapin bleu juste avant l'escalier, on secoue une branche pour voir les petits flocons tomber... quand on arrive en haut, tout trempé, la porte s'ouvre et déjà on respire l'odeur du chocolat chaud et des tartines grillées... l'enfance.
Pas besoin d'itinéraires et de routes tracées, entre naissance et mort, de bateaux ancrés dans des ports, de trains arrivants sur des quais..
Bifurquons, divagons, égarons nous sur des routes damnées et vivons des secondes magnifiques...
Des milliers de secondes éclatées...
Nous sommes des étoiles qui tombons, l'amour dans l'âme, vers la nuit et les rochers d'oceans
Regardons, et ne pensons à rien d'autre qu'à cet unique instant, comme s'il n'allait jamais en venir d'autre...ces instants qui nous délivrent de nos maux, et nous projette dans un univers sans limite.
Jouissons de la lumière, de la douceur de l'air, de la fraicheur de l'eau, de la beauté et de nos sentiments
Soyons des molécules, qui virvoltent, qui ondulent, s'effleurent et se frôlent pour qu'une étrange achimie éclate, explose, flamboie, brise nos ombres dans un élan basculant nos existences....
J’ouvre le grand album de Carl Larsson et c’est le Bonheur qui rentre dans ma bulle… un Ailleurs de papier glacé ; là il n’y a plus rien à rattraper, rien à vouloir de supplémentaire, rien à savoir de plus, plus rien à arrêter… juste me laisser emporter par les images qui défilent, et pénétrer dans le grand silence des pages colorées me recouvrant d’un drap léger d’aquarelle… juste le bonheur tranquille d’être là, traversant la palissade rouge pour retrouver les goûters d’enfance dans les jardins fouillis, rentrer dans la maison, baignée de lumière bleue glacée des soleils pâles d’hiver, les soleils blonds d’une autre saison, d’un pays scandinave que je ne connais pas mais dont, en traversant l’image, je reconnais l’éclat cristal, et la flamme d’ambre miel.
Il a peint les instants fragiles du bonheur et de l’enfance, il a su arrêter le temps dans sa rondeur et sa tendresse, coucher de ses pinceaux le charme d’une fraîche vision, mélangeant le décor de bois brun rouge, la lueur tremblante des bougies, le halo vivant des chandeliers sur les meubles rouge corail, les gros poêles en faïence qui réchauffe la froidure des rudes hivers ; et dans ce décor d’un autre climat, d’une autre époque, je rejoins Suzanne dans cette vie quotidienne d’harmonie et de petits objets précieux, minutieux qui font l’ordre tranquille de son monde ; je visite l’atelier du peintre, fouillis de chevalet et de couleurs, un enfants sur les genoux, un enfant sur les épaule, je me délecte de ces marmots aux visages joyeux qui sont au centre de tout, au centre du cercle.. Bien sur c’est une image d’Epinal aux couleurs harmonieuses calmes et rafraîchissantes, une idéalisation, une douce utopie, mais il me plait, à moi, d’entrouvrir cette porte furtive sur ce bonheur lumière de calme et de quiétude entre naïveté et pureté…et peu m’importe que ce ne soit qu’un rêve.. merci Carl de m’avoir offert le plaisir de pénétrer dans votre monde…
J’aimais à sept ans les jupes amples que je faisais tournoyer ; je pivotais alors comme une toupie sur moi-même, et l’étoffe de couleur voltigeait et gonflait comme une toile de parachute. Imaginant que ce bout de tissus, serré à ma taille, aurait eu le pouvoir de m’envoler vers un ailleurs mystérieux, je tourbillonnais plus encore, les bras tendus, comme les pales d’un moulin brassant des poussières de rêves. Je tournais ainsi jusqu’au vertige, puis soudain, je m’arrêtais ; immobile alors, tout à l’entour se mettait à danser, m’encerclant d’un autre décor, d’un univers chaotique, aux formes chancelantes, aux couleurs brouillées, au réel vacillant de flots trompeurs… Toujours un peu déçue de constater que chaque élément finissait par reprendre sa place dans une déconcertante stabilité.
J’aimais à ce même âge, grimper en haut de la plus haute colline, m’étendre dans l’herbe fraîche, transversale à la pente, respirer profondément pour m’étourdir d’une bolée d’oxygène, et soudainement, me laisser dégringoler en roulis boulis , dévalant le versant du pâturage ; les yeux grands ouverts, le visage tour à tour, épousant le sol terre, puis plongeant dans le ciel azuré, j’avais la sensation d’une ivresse vertigineuse où la matière se dissolvait, où les secondes de tourbillons perdus semblaient se diviser à l’infini avant de reprendre ou d’en perdre le souffle. Quand la chute finissait, je restais étendu sur le sol, plantant mes yeux dans l’immensité du ciel blanc solaire , savourant ces secondes d’irréel et d’ailleurs un peu flou, ces temps de fuite et de vertige, de suspension entre deux étendues…retoucheur de réel, retrancheur d’irréel…. Aujourd’hui, cette chanson de Birkin rôde dans mes pensée : « j’aurais voulu que la terre s’arrête pour descendre »…
Ce petit texte a été retrouvé dans les affaires d'une vieille femme décédé dans un hopital... il me parle... de la vie , de la mort, de notre passage...
Que vois tu , toi qui me soigne, que vois tu?
Quand tu me regardes, que penses tu?
Une vieille femme grincheuse, un peu folle
Le regard perdu, qui n'y est plus tout à fait;
Qui bave quand elle mange et ne répond jamais
Qui, quand tu dis d'une voix forte "essayez"
Semble ne prêter aucune attention à ce que tu fais
Qui docile ou non, te laisse faire à sa guise
le bain et les repas pour occuper sa longue journée grise
C'est celà que tu penses, c'est celà que tu vois
Alors ouvre tes yeux, ce n'est pas moi
Je vais te dire qui je suis, assise là, si tranquille
Me déplaçant à ton ordre, mangeant quand tu le veux
Je suis la dernière de dix, avec un père et une mère
Des frères et des soeurs qui s'aiment entre eux.
Une jeune fille de 16 ans, des ailes aux pieds
Rêvant que bientot, elle rencontrera un fiançé..
Mariée déjà à 20 ans, mon coeur bondit de joie
J'ai 20 ans maintenant et un enfant à moi
Qui a besoin de moi pour lui construire une maison.
Une femme de 30 ans , un enfant grandit vite...
Nous sommes liés l'un à l'autre par des liens qui dureront
40 ans, bientot, il ne sera plus là
Mais non, mon homme est à mes cotés qui veille sur moi
50 ans; à nouveau jouent autour de moi des bébés
Nous revoilà avec des enfants,moi et mon bien aimé
Voici les jours noirs, mon mari meurt
Je regarde vers le futur en frémissant de peur
ar mes enfants sont occupés à élever les leurs
et je pense aux années passées et à l'amour que j'ai connu
Je suis vieille maintenant et la nature est cruelle
qui s'amuse à faire passer la vieillesse pour folle.
Mon corps s'en va, la grâce et les forces m'abandonnent
Il y a à présent une pierre là où jadis il yeut un coeur
Mais dans cette vieille carcasse, la jeune fille demeure
Le vieux coeur se gonfle sans relâche.
Je me souviens des joies, je me souviens des peines
Et à nouveau je revis ma vie et j'aime.
Je repense aux années trop courtes et trop vite passées
et accepte cette réalité implacable que rien ne peut durer
Alors, ouvres les yeux, toi qui me soignes et regardes
Non la vieille femme grincheuse, regarde mieux
Tu me verras...