Les morts on tous la même peau Boris Vian
Comme tous les romans de Boris Vian celui ci n'échappe pas à la régle... du plaisir à chaque phrase! On ne les lit pas, on les déguste avec gourmandise, en se pourléchant mentalement les babines
Sombre, ironique, cynique et savoureux. Une fluidité de la prose évidente et d'un naturel imparable, "Les morts ont tous la même peau" ressemble beaucoup en terme d'ambiance à son grand frère "J'irai craché sur vos tombes" où Vian dénonce avec une virulence iconoclaste un sujet qui fait toujours mouche 60 ans plus tard: le racisme. mais bien plus encore qu'une simple dénonciation du racisme,ce livre est un voyage dans la folie d'un homme écrasé par la société, incapable de se reconnaitre, de trouver sa place, de savoir qui il est.
Un livre fort sur la recherche d'identité, sur les origines et leur rôle social, qui en ces temps de questionnement sur l'identité national, devrait d'urgence être reluen plus d'avoir une plume éblouissante,Vian savait aussi vous tricoter des histoires originales, bien construites et riches de sens.
Tout au long de sa courte vie, Vian n'a eu qu'un seul credo: la liberté. Sa seule règle, c'était de n'en suivre aucune. Son seul dogme, d'être lui-même. Son oeuvre est à son image. Subversive et drôle. Profonde et légère. Désinvolte et foncièrement attachante.
P.S : A lire aussi la postface originale, où Boris Vian règle son compte aux critiques littéraires de l'époque. Un bon direct dans l'estomac...