Au delà de la bulle

la-bas au delà de la bulle...

Elle est partie…

 

Elle est partie une nuit d’été, et de ma bulle en altitude, je l’ai longtemps cherchée, pensant la retrouver dans un espace incertain, mais cet univers, jamais immobile, est resté sourd à ma recherche, à ma quête d’elle…je n’y ai trouvé que des chagrins, bonheurs, mêlés, des milliers de mondes plus petits qui  tournaient dans tous les sens, se contrariaient, s’opposaient, se recoupaient… juste parfois une image d’elle remontait à la surface, émergeant du monde-mémoire, du monde-souvenirs…

Attendre à s’en briser le cœur la blessure de l’absence sans retour..

Des ombres frôlant ma solitude tentaient parfois de me faire glisser de leur côté,  de briser la transparence de ma paroi refuge, je me laissais faire, engourdie de mon ailleurs, rêvant l’oubli de la douleur ; je quittais ma bulle alors pour me sentir affairée, occupée, empressée : c’est bien ainsi, sur terre que le chagrin passe et s’efface un peu ???

Souvent dans ces moments de trop d’agitations, je mettais mes pieds dans les traces qu’elle aurait laissées si elle avait pu vivre ; mélange d’elle et moi se croisant, se confondant, se mélangeant :elle, la longue dame brune sans passé, moi, la petite fille oubliée…j’ai mis mes pas dans les siens, jusqu’à l’oubli d’un océan de silence…

Je vivais à contretemps sur d’immenses toiles abstraites tachetées de blanc et balafrées de noir dans le mystère d’une autre vie qui n’était pas la mienne…désir d’allonger le passé en présent, temps de fuite et tant de vertiges savourés, sans jamais savoir vraiment  le goût du plaisir, juste celui de repartir vers de nouveaux mirages, tanguant sur le malheur et sur la colère éclatante. Dans ce pays d’Avant, inaccessible, inabordable, impénétrable d’une eau douce à se noyer comme on tombe en rêvant…

Attendre que rien ne se passe, faire semblant de vivre et regarder, guetteur de passé, poursuite d’un rêve vague à l’ombre d’une voix perdue…

IL y a « Elle », tout près, la-bas de l’autre côté, de l’autre côté de la mort, il y a « moi »

Ses cheveux dansent, elle court en longue robe blanche, mais c’est le vent de la de la mort qui l’a emporté…je sais bien son autre monde au delà des collines, je sais ses chemins d’ailleurs, mais ma bulle flottante ne peut les parcourir, juste les effleurer de loin et aujourd’hui apprendre à vivre….enfin…



27/08/2006
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