Un jour d'Hiver

Le ciel a, ce matin, une pâleur vieil argent
Le grand pré, vert hier, est aujourd'hui si blanc
Nul mouvement, nul bruit, tout semble s'être tu
Le temps même, à cette heure, me semble suspendu.

La neige, déjà épaisse, charge le sol glacé
Comme une large cape doucement déployée,
Sur laquelle, d'un bruit sourd, viennent s'écraser mes pas
Teintant là mes empreintes d' une couleur sépia.

L'air est épais et froid, et les flocons dansants
Virevoltent, scintillent et choient sur le sol frissonnant;
D'autres perdus aux vents, tombent des arbres aplatis;
Mon âmes est en silences, mes pensées engourdies.

Les grands sapins s'étirent, haut, jusqu'au firmament;
Leurs épineuses branches ploient sous le fardeau blanc.
Les arbres aux rameaux nus, cristallisés de gel,
Semblent n'être plus rien que des fantômes de sel.

Quelques corneilles noires, aux plumes ébouriffées
S'envolent en corbinant, dans le ciel délavé;
troublant en point de suspension le silence
de leurs cris rauques et glaçant d'insolence.

Une branche de houx, aux perles rouges et luisantes
Pavoise fièrement d'être si résistante
et de donner encore au cœur de l'hiver blanc
une touche de couleur d'un rubis éclatant.

Mais le nuit tombe vite, comme un voleur en fuite.
Je rebrousse chemin et referme le chapître.
L'air plus froid encore soupirant de mes lèvres
Imprime un nuage comme une vapeur de fièvre.

Cheveux poudrés de blanc faïence, les joues rosies,
le nez rougi, je passe sous la branche de gui,
Ces petites perles nacrées, sensée me protéger
Quand je laisse au dehors la nature enneigée.

Semblant reconnaissant, sur le large fauteuil,
Les deux gros chat ronronnent, ouvrent parfois un œil;
J'ôte pull et mitaine près de l'âtre crépitant
Un calme solennel semble envelopper le temps

I.C RUEST



01/12/2017
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